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D'UN SUPPLÉMENT

À L’'HISTOIRE NATURELLE

DES OISEAUX-MOUCHES.

PARIS. —IMPRIMERIE DE RIGNOUX,

RUE DES FRANCS-BOURGEOIS-S-MICHEL, 6.

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D'UN SUPPLÉMENT

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ET DÉDIÉ À. E Baron. ENV. PAR R P! LESSON.

Lorsque le grand esprit Tezcatlipoca ordonna que les eaux se retirassent , Tezpi fit sortir de sa barque un vautour, le Zopilote ( Vultur aura) ; l'oiseau qui se nourrit de chair morte ne revint pas, à cause du grand nombre de cadavres dont était jonchée la terre, récemment desséchée. Tezpi envoya d’autres oiseaux, parmi lesquels le Cozrsri seul revint en tenant dans son bec un rameau garni de feuilles; alors Tezpi voyant que le sol commencait à se couvrir d’une verdure nouvelle, quitta sa barque près de la mon- tagne de Colhuacan. (DE Humsozpr, Vues des Cordilières, p. 227.)

PARIS. ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE,

ÉDITEUR DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DU CAPITAINE DUPERREY,

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RUE HAUTEFEUILLE, 25,

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A Monsieur

. Baron Cuvier

Cand icr de Le Lou -d Âonneur, é ne État eau nt del, re Lon publique, " ue des Duarante de g Aca- dernie fransaue, Gecrclaue Perhetuel” de L'Ncadernie des sciences ; Pro/ies Cuir - nstrateur de AMbuseinn national d'Histoire naturelle, Profpeur d'Cnaloniè compharee au College de France j Membre des - Cca- dences Sociètei royales des seuences de CR TE EL. à Pockholr d Édinbourg À de Copenhague , de Potirque , de Cuour, de Bausre , de Moderne ; des Pays Bus, de Caleutte, de L SG Ocucte L'ymeenne de Londres, etc. ElCr

Cu celebre - Culeur de V'Asatoue compatse, du Signe animal, de Gssemens fossiles, des Ri- sofnfions fi globe, el de Pistoe Des Poissons, dc.

R. P. LESSON.

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PRÉFACE DE L'AUTEUR.

L'ouvrage que nous offrons aux amateurs est la suite obligée de notre Æistotre naturelle des oiseaux-mouches. Les colibris, en effet, n’ont point de caractèrés génériques qui leur soient propres; et les naturalistes comprennent les uns et les autres sous le nom de 7rochilus, univer- sellement sanctionné par l'usage dans nos livres classiques.

Le succès de notre Æistoire naturelle des oi- seaux-mouches a de beaucoup dépassé les pré- visions de l'éditeur, et les exemplaires en ont été vivement recherchés à l’étranger, et surtout en Angleterre et en Allemagne. Un grand nombre de journaux scientifiques ou littéraires en ont parlé avec une bienveillance * dont nous sommes reconnaissans : quelques autres, plus spéciale- ment consacrés par leur titre à l'examen des pu- blications journalières sur les sciences naturelles, ont affecté de la passer sous silence. Les éloges que nous n'avons jamais sollicités nous ont fait plaisir par le désintéressement des auteurs des articles qui nous concernent; et, quant aux cri-

: Entre autres le Journal de la cour de Londres , dans son du 16 janvier 1830.

vii] PRÉFACE tiques de détails, elles pourraient s'exercer avec fondement sur plusieurs points, que nous indi- querions volontiers nous-mêmes à ceux qui se- raient disposés à se livrer à un examen que la matière au reste est à nos yeux loin de comporter. En classant les oiseaux -mouches conservés dans les collections de Paris, nous avions cru pouvoir renfermer en soixante planches toutes les espèces que nous avions sous les yeux. Vers la moitié de notre travail, les communications obligeantes qui nous furent faites exigèrent une augmentation de cinq livraisons en sus du nom- bre promis. Notre dix-septième et dernière li- vraison avait à peine vu le jour, que de toutes parts les amateurs et les collecteurs dont l’atten- tion avait été éveillée, nous adressaient des es- pèces nouvelles ou non figurées, ou bien des oi- seaux - mouches, déjà connus sans doute, mais revêtus d’un plumage tout différent de celui sous lequel on les rencontre le plus habituellement. Sous ce rapport, il nous a fallu donner un Sup- plément aux oiïiseaux-mouches, et, telle est la variété et la richesse infinie de la nature en ce genre, qu'une année ne s’écoulera pas sans que des découvertes ne viennent encore nécessiter de nouveaux fascicules à tous ceux que nous avons donnés et que nous donnons en ce moment. Dans notre Supplément, on sera étonné en effet de la

DE L'AUTEUR. IX richesse et de l'éclat de certaines espèces que nous ferons connaître aux amateurs pour la pre- mière fois.

Le nombre des colibris ne s’est point accru dans les mêmes rapports que les oiseaux-mou- ches ; car aux treize espèces vraies qu’on peut admettre, nous n’en ajouterons qu’une quator- zième. Ce n’est pas que les auteurs systématiques n’en décrivent un plus grand nombre, mais la plupart de celles qu’ils peignent vaguement, ou d’après les écrits de Séba, de Fernandez, de Klein, de Brisson même, ne sont que les äges divers d’une même espèce, ou des oiseaux qui ne sont pas des colibris.

Cette histoire naturelle a été pour nous une source de jouissances pures. Elle a servi de dé- lassement à des études plus sérieuses, et, bien qu'elle ne paraisse à de graves esprits qu’une œuvre futile et légère, nous serons amplement dédommagés des heures que nous lui aurons consacrées si les amateurs peuvent y puiser des distractions douces et utiles. Par suite, nous ne tairons pas non plus que le genre Zrochilus est à nos yeux un des plus embrouillés et des plus difficiles de toute l’ornithologie, et qu'il n’est pas aussi aisé qu’on pourrait le croire au premier as- pect, d’en distinguer les espèces et d’en éclairer la synonymie.

x / PRÉFACE DE L'AUTEUR.

Peu d'auteurs ont ajouté au catalogue des: es- pèces connues un plus grand nombre de nou- velles que nous ne l’avons fait. Cette circonstance tient à ce que plusieurs savans et amateurs ont bien voulu mettre à notre disposition les oiseaux de leurs collections. Ainsi, grâce à MM. Geoffroy Saint-Hilaire père et fils, nous aurons figuré les colibris et les oiseaux-mouches du Muséum : nous sommes redevables à la bienveillance de M. le duc de Rivoli d’avoir pu décrire et faire peindre ceux de sa riche galerie, si généreusement mise à la disposition des naturalistes. D’autres secours nous ont été accordés par les commu- nications du prince de Wied, de MM. Audenet, de Longuemard , ete. Mais nous ne saurions taire les facilités que nous ont procurées les collections de MM. Florent Prévost, Canivet, Verreaux, Dupont, Gui, par le grand nombre d'individus qu’elles nous ont permis de publier et d'étudier.

HISTOIRE NATURELLE

DES

COLIBRIS.

Ramassés dans leurs formes, robustes dans les proportions qui leur furent départies, les colibris ne se distinguent nettement des oi- seaux-mouches que par un bec fléchi en demi- cercle dans toute sa longueur. Cependant ce bec, si notablement arqué, plus fort proportionnel- lement, se trouve toutefois recourbé chez un grand nombre d’oiseaux-mouches, qui établis- sent ainsi le passage d’une tribu à l’autre. Au- cun caractère positif, aucun détail d’organisa- tion tranchée ne sert donc à isoler les colibris des oïseaux-mouches, et, sous ce rapport, leur distinction nominale ne repose que sur l’habi- tude et sur des nuances que l’œil apprécie plu- tôt que l'intelligence, et qu'il est presque impos- sible d'exprimer par des mots. Dans le genre Trochilus on ne doit raisonnablement reconnaître que trois races, qui seraient les Ornismyes, les

Ramphodons, et les vrais Colibris. Li i

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2 HISTOIRE NATURELLE

Les anciennes relations de voyageurs réunis- sent, sous le même nom, les colibris et les oi- seaux-mouches; et comme elles les décrivent en quelques lignes, et seulement sous le rapport de leurs riches vestitures, il en résulte qu'on ne peut le plus souvent savoir de quelles espèces leurs auteurs veulent parler. D'ailleurs on les confond en outre fréquemment avec les Sucriers ou Soui-Mangas de l’Ancien-Monde, et il n’est pas rare de lire dans des Voyages aux Indes, aux Moluques ou sur les côtes d'Afrique, l'indication de colibris, lorsqu'il est positivement démontré que leur race ne quitte point la région inter- tropicale du Nouveau-Monde. Sous ce rap- port la patrie de ces volatiles est bien plus res- treinte que celle des oiseaux-mouches, que nous avons vus se répandre par des latitudes assez froides, soit dans lhémisphère nord, soit dans l'hémisphère sud, puisque, par exemple, le Ru- bis vitaux États-Unis, et le Sasin sur la côte N. O.

Ainsi les narrations de Thevet, de Labat, de Jean de Léry, de Rochefort, de Fermin et de Bancroft, parlent indifféremment de colibris ou d'oiseaux -mouches sans désigner les espèces dont on peut plutôt soupconner l'identité avec celles dont nous possédons des descriptions exactes qu’on n’a les moyens de Faffirmer.

Le mot français colibri est pris de la langue

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DES COLIBRIS. 3 des Caraïbes , au dire de Buffon. Ce nom, qu’on trouve écrit dans les vieilles relations, cokbri ou colubrt, nous paraît plutôt dériver du vieux fran- çais col brillant, parrapport aux belles plaques cha- toyantes de la gorge, travesti en langage créole des nègres des îles, à moins qu’on ne préfère y voir un diminutif du mot latin coluber, expri- mant l’inconstance des reflets dont brille leur plumage.

Dans quelques cantons du Brésil, les colibris portaient anciennement, chez les naturels, le nom de Guainumbt, et celui de /oitzitzil chez les Mexicains, ou Æoitzitzillin, ainsi que l’écrit Fernandez. Mais ces dénominations appartien- nent aussi aux oiseaux-mouches. Les divers noms qu’on trouve mentionnés dans l’indigeste com- pilation de Séba ne méritent point qu’on les adopte sans discussion, et cet auteur est le seul qui ait cité les Vayauhquitotoil, les Tsioer, les Xakopit ou petits rois des fleurs, comme synonymes de colibris; et il en résulte que ces noms appartiennent à des Cinnyris ou même à d’autres oiseaux. Quant aux créoles espagnols ou portugais d'Amérique, ils leur ont transporté la dénomination de Bec-fleurs ou de Picaflores, de même que les Anglais leur donnent celle de Humming-birds, ou d’Oiseaux-Mouches.

Klein appliquait aux colibris le nom scientifi-

A HISTOIRE NATURELLE

que de Falcinellus, Brisson choisit ceux de Mel- lisuga ou Suce-fleurs, de Polythmus, que Linné changea très abusivement en celui de 7rochilus. Hérodote, en effet, donnait ce dernier nom à un oiseau des bords du Nil, qui va chercher dans/la gueule même du crocodileles sangsues qui s’y atta- chent. Or, M. Geoffroy Saint-Hilaire a prouvé que ce Zrochulus était le Sag-saq des Arabes ou la Cha- radrius ægyptius d'Hasselsquist, très voisin du petit ?luvier à collier de nos rivages. Qu'y a-til de commun entre un oiseau riverain et le co- libri, si preste dans ses mouvemens, si gracieux dans ses formes, si pompeux dans ses habits, et qui ne quitte point la Zone torridienne ? Buffon, en généralisant ses idées sur les coli- bris, s'exprime ainsi: « La nature, en prodi- guant tant de beautés à l’oiseau-mouche n’a pas oublié le colibri, son voisin et son proche parent. Elle l'a produit dans le même climat et formé sur le même modèle : aussi brillant, aussi léger que l’oiseau-mouche, et vivant comme lui sur les fleurs, le colibri est paré de même de tout ce que les plus riches couleurs ont d’éclatant, de moelleux, de suave; et ce que nous avons dit de la beauté de l’oiseau-mouche, de sa viva- cité, de son vol bourdonnant et rapide, de sa constance à visiter les fleurs, de sa manière de nicher et de vivre, doit s'appliquer également

DES COLIBRIS. 5 au colibri : un même instinct anime ces deux charmans oiseaux ; comme ils se ressemblent presque en tout, souvent on les a confondus sous un même nom, et Marcgrave ne distingue pas les colibris des oiseaux-mouches, et les ap- pelle indifféremment du nom brésilien Guai- numbr. »

La plupart des auteurs attribuaient aux coli- bris une taille plus forte qu'aux oiseaux-mou- ches, et le bec recourbé en arc, tandis qu’il est droit et un peu renflé à la pointe chez ces der- niers. Mais combien d’oiseaux-mouches, tels que le Barbe-bleu, l'Hirondelle et autres, présentent une légère courbure de leur rostre, en même temps que de véritables ornismyes sont venus protester par leur grande taille, entre autres Île Patagon, de l'incertitude qui doit régner lors- qu’on veut tenter une démarcation que la nature a laissée indécise! Cependant, élargi à la base et convexe, le bec d’un colibri s’amincit graduelle- ment pour se terminer en une pointe lisse, et, toutes choses égales, il est toujours plus robuste, plus fort que celui d’un oiseau-mouche. Enfin, les colibris ont les membres plus courts, plus ra- massés, les ailes plus larges et plus longues que celles des oiseaux-mouches, et par l’ensemble de leurs formes corporelles, c'est le même type mo- difié seulement par quelques nuances légères.

6 HISTOIRE NATURELLE

Une seule tribu paraît nettement circonscrite ; c’est celle des Campyloptères , dont les tiges des rémiges sont aplaties, très larges et creusées en sillon, dans leur portion moyenne.

Deux formes seulement sont propres aux coli- bris. Aucun d'eux ne présente, comme on l’ob- serve chez les oiseaux-mouches, de ces parures accessoires placées sur la tête et le cou et qui sont disposées en aigrettes , en huppes ,en hausse- cols, aussi légers qu'admirables par leur éclat. Une plus grande uniformité préside aussi à la disposition des rectrices ; la queue, légèrement étagée et cunéiforme, est débordée par les longs et minces prolongemens des deux plumes moyen- nes, ou bien la queue conserve, dans sa médiocre longueur, une disposition légèrement fourchue, ou le plus souvent rectiligne ou un peu arrondie.

: Les colibris à longs brins, quel que soit l'éclat de leur livrée ou la modestie des couleurs qui la teignent, ont cela de particulier de porter un plumage rouge de rubis, ou vert-doré en dessus, mais d’avoir, soit du rouge, soit du roux, ou du gris roussätre en dessous , tandis que toutes les au- tres espèces, le Ramphodon etle simple exceptés, ont le plumage vert, vert-noir, avec du vert émé- raude ou du noir séricéeux dans leur vestiture.

Nous savons que les oiseaux-mouches vivent en grand nombre dans les forêts du Brésil, de la

DES COLIBRIS. 7 la Guiane et dans la partie septentrionale du Paraguay Ces trois contrées, et notamment les îles Antilles, sont aussi la patrie des colibris. Mais, un fait très remarquable et qui nous paraît des plus positifs, c'est que les colibris semblent impérieusement réclamer, par leur con- stitution, la vive chaleur de la zone Torride qu'ils ne quittent jamais, tandis que les oiseaux- mouches , en apparence moins robustes, ne crai- gnent point de s’aventurer par des latitudes refroidies, soit dans les États-Unis, soit dans la Nouvelle-Écosse et à la côte N. O., soit au Chili et dans la Patagonie. MM. Schiede et Deppe :, en s'élevant sur le mont Orizabaza, trouvèrent encore des oiseaux-mouches butinant sur les fleurs orangées des Castillias, à dix mille pieds au dessus du niveau de la mer, mais aucun voya- geur n'indique des colibris au delà des Tropi- ques; et, quant à ceux décrits par d’Azzara, il se pourrait que ce fussent de grands Campylop- tères , ainsi que nous le soupçonnons avec quel- que fondement. On doit à M. Bertéro, botaniste très connu, collecteur d’une rare intrépidité, qui, nouveau Robinson, est resté volontairement dans l’île de Juan Fernandez pour y recueillir les végétaux qui en composent la flore, de savoir

* Edimb, philosophical Journal, octobre 1820, p. 203.

8 HISTOIRE NATURELLE

que trois oiseaux-mouches vivaient sur cette pe- tite île isolée, rendue à jamais célèbre par le roman de Foë. Une de ces trois espèces est ad- mirable, dit M. Bertéro; or, cette particularité, si neuve, prouve complètement l'identité de création de Juan Fernandez avec celle du Chili, dont cette île est distante de r2o lieues, en même temps que les oiseaux-mouches rappellent sur ce point un type de volatile si commun dans les îles du golfe du Mexique et qui s'est maintenu dans toutes les îles Antilles. Le Chili, le Pérou, la Californie et le Mexique ont rivalisé dans ces derniers temps par les espèces qu'ils nous ont envoyées, et tout porte à croire que nous en re- cevrons encore un grand nombre de complète- ment inconnues; mais de tous les envois de ces contrées si neuves, Jamais nous n'avons vu une seule dépouille de colibri. Cette race serait-elle donc confinée sur cette portion de l'Amérique chaude que baigne l'océan Atlantique? C’est du Brésil, c'est de la Guiane, mais principalement de Saint-Domingue, de Porto-Rico, de la Ja- maïque, que proviennent les espèces que nous aurons à faire connaître.

La parure des colibris est analogue à celle des oiseaux-mouches; c’est le même luxe de plu- mage, c’est la même richesse dans les habits. Qu'il serait difficile de remonter à la source de

DES COLIBRIS. 9 ces vives couleurs! que la cause de ces téintes chatoyantes, de ces reflets d’émeraude, de ce grenat scintillant au jour, de ce bleu de saphir s'irisant en pourpre, en bleu céleste ou en noir, serait embarassante pour ceux qui visent à expli- quer les phénomènes de cette nature féconde, mère commune de tous les êtres! Dirons-nous, avec certains physiologistes, que les matériaux de cet éclat métallique sont transportés dans le sang et élaborés à la surface du derme, pour ces corps accessoires du système cutané , nommés plumes? ou plutôt, nous bornant à la théorie de la polarisation de la lumière, trouve- rons-nous l'explication vraie et unique de ce phénomène dans la texture propre de ces mêmes plumes, dont les barbules sont creusées en un sillon concave, dont les facettes multiples ren- voient, sous mille incidences, les rayons lu- mineux? Cette dernière opinion est générale- ment admise; c’est du moins celle qui satisfait le mieux la raison , tout en expliquant le phéno- mène, sans dire pourquoi brille plutôt telle couleur que telle autre, et comment :l se peut que le même moyen produise une aussi grande variété d'effets.

Toutes les épithètes du vocabulaire des gem- mes et des métaux précieux, prodiguées aux oiseaux-mouches, l'ont été également aux coli-

10 HISTOIRE NATURELLE

bris. Il est de fait que le vert doré ou cuivré, qui le plus souvent colore leur vestiture, est encore embelli par la richesse du vert émeraude qui scintille sur la gorge, ou par le rubis et le grenat qui l'entourent d'un hausse-col pompeux, ou bien se confond avec le noir de velours ou le bleu azur, qui règnent sur la gorge et sur la poitrine. Parfois du roux gracieusement har- monié avec le vert doré, s'étend ou sous le corps ou entoure le cou. Parfois enfin, la livrée entière est celle d’un rubis teint d'orange, orné de to- paze encadrée d’or, resplendissant de tous les feux du soleil.

Les membres robustes des colibris aident sin- gulièrement l'extrême activité de leur vie tout aérienne. Rarement fixés sur les branches des arbres, presque toujours volant avec la rapidité d’un éclair qui jaillit; voletant en d’autres cir- constances, et frappant si vivement l'air, qu'ils paraissent immobiles devant la fleur dont ils effeuillent les pétales ; leur locomotion dans l'air est favorisée par des rémiges primaires très longues, très solides, qui donnent à leurs ai- les cette disposition mince, dolabriforme, si puissante pour le vol de longue haleine, car cette organisation est aussi celle des Martinets. Or, les colibris semblent être presque toujours en mouvement; et lorsqu'ils se livrent au repos

DES COLIBRIS. II ce n’est jamais qu'à de courts intervalles. La nourriture des colibris consiste presque exclusi- vement en très petits insectes, qu'ils vont saisir, à l’aide de leur long bec recourbé, au fond des corolles , le suc miellé les attire. C'est surtout dans les cloches des fleurs de bignones, de ba- nistères, ou dans les calices des mélastômes, etc. qu’ils font d’abondantes récoltes. Leur langue tubuleuse , très extensible et terminée par deux lames disposées en pincettes, arrête avec une extrême facilité les petites mouches, les petites chenilles, qu'ils semblent rechercher de préfé- rence. Le genre de nourriture des colibris ne paraît pas aujourd'hui devoir être mis en doute. Badier, le premier, affirma , en 1778, avoir trouvé dans leur gésier des insectes, et notamment des araignées. Beaucoup d'écrivains nièrent ce fait, et persistèrent à croire que les colibrisetles oiseaux- mouches se nourrissaient exclusivement du miel- lat qu’ils puisaient au fond des corolles. Mais des voyageurs modernes ont définitivement prouvé que ces petits et gracieux oiseaux étaient insec- tivores ou entomophages.

Les colibris sont parfois solitaires, ou parfois réunis en grand nombre sur les arbres en fleurs qui les attirent. C'est alors qu'ils imitent parfai- tement un essaim de guépes bourdonnantes se croisant en tous sens , se dirigeant vers une fleur,

12 HISTOIRE NATURELLE

la quittant aussitôt, se jetant à droite, à gauche, par saccades aussi vives que brusques et sans mesure. Le plus souvent les colibris s’effraient au moindre bruit, à la vue d’un objet inaccoutumé qui vient frapper leur vue perçante. D'autres fois ils se lancent étourdiment dans les piéges qu’on leur tend, et souvent nous en avons vu venir presque nous heurter dans les halliers nous les guettions. Dans la campagne ils volent au hasard et sans but arrêté; mais, dans les fo- rêts, il est bien rare que leur rendez-vous ne soit pas quelque oranger ou quelque érythrina épanouis.

Les colibris paraissent très ardens en amour. Is poursuivent leur femelle en poussant des pe- üts cris aigus, et il paraît que celle-ci fait deux pontes dans l’année. Leur nid, tissé comme celui des oiseaux-mouches avec la bourre de coton ou la ouatte d’un bombax et d’un asclépias entrelacé de légers brins d'herbes fins et déliés, recouvert de Jichens est placé sur la bifurcation de quelque rameau, et collé par la base avec de la gomme. La femelle pond deux œufs blancs d’un volume en rapport avec la taille de l'oiseau : elle les couve de treize à quinze jours, en témoignant le plus vif attachement à ses petits, qu’elle nourrit avec des alimens élaborés et digérés avant d’être dé- gorgés. Avec des soins minutieux il est possible

DES COLIBRIS. . de d'élever en domesticité de jeunes colibris, et de nombreuses tentatives couronnées de succès soit dans les colonies, soit en Angleterre, soit même à Paris, ne permettent point de doutes à cet égard.

Leur chasse se fait par les mêmes procédés que ceux que nous avons assez longuement énumérés dans notre Ærstoire naturelle des Oiseaux-Mou- ches.

A ces renseignemens rapides, dont nous n’a- vons été qu'historien , se borne à peu près ce que l'on sait des mœurs et des habitudes des colibris. Ne doit-on pas être étonné que personne , au mi- lieu des générations quise heurtent et qui se pres- sent dans les colonies d'Amérique, n’ait éclairei ce point d'histoire naturelle, ainsi que tant d’au- tres qu'enveloppe une profonde obscurité! Dans ces climats brülans l'ame et l'esprit énervés par la chaleur , ne sont plus accessibles qu’à ce besoin de jouissances qui abrutit la presque totalité des races humaines. L'or, étant le signe représentatif du bonheur matériel, se trouve être seul but de toutes les ambitions, de toutes les carrières; et de quel intérêt seraient des observations délicates qui charment l'esprit, demandent le calme du cœur et la serénité de l'imagination , en ne con- duisant point aux honneurs et à la fortune !l!

Le seul usage que les peuples, dans l'enfance

14 HISTOIRE NATURELLE

de la civilisation , aient cherché à retirer des co- libris, a été de mettre en œuvre leurs plumes brillantes pour en faire des tableaux ou pour en composer des parures. Mais les Européens, à l’é- poque les arcanes mystérieux jouissaient de lav ogue, crurent que le Guainumbi pouvait gué- rir les rhumatismes : aussi trouve-t-on ce colibri mentionné dans la Pharmacopée de Lémery comme possédant des propriétés efficaces sous ce rapport.

L'organisation générale des colibris ne diffère pas de celle des oiseaux-mouches. Elle présente d’ailleurs les particularités suivantes :

Le bec est allongé, légèrement recourbé , à dos convexe, s’'amincissant successivement jusqu’à la pointe; celle de la mandibule supérieure, est re- courbée, et l'extrémité de l’inférieure, excessi- vement aiguë. La première, plus large que la deuxième qu'elle recouvre, a ses bords roulés en dedans, le plus ordinairement lisses, et parfois garnis de dents saillantes assez nombreuses. L'in- férieure a ses côtés droits et ses branches séparées jusqu'au milieu; des plumes petites et serrées couvrent les fosses nasales, qui semblent se con- tinuer sur les côtés du bec par une rainure peu marquée. Les narines sont très petites, peu dis- cernables, et percées sous un repli membraneux en fente longitudinale sur le rebord mème des plu-

DES COLIBRIS. 19 mes frontales. Leur cou est court, leur tête assez grosse, le corps robuste, les ailes en faux, mais plus larges et plus droites que celles des oiseaux- mouches. L’extrémité des ailes atteint l'extrémité de la queue ou la dépasse, excepté chez les espè- ces, qui ont cette partie terminée par deux brins. Les tarses, très courts et très faibles, ont les trois doigts antérieurs presque égaux; l’externe, le plus faible, est intimement soudé au médian. Leurs ongles petits sont très acérés et fortement crochus. De légères scutelles recouvrent les doigts et les tarses, et ceux-ci sont emplumés jusqu'au dessus du talon et parfois jusqu'aux doigts ; la plante des pieds est calleuse. Tout indique que ces oiseaux ne marchent jamais sur le sol, et qu’ilsse reposent perchés surles petites branches des arbres. La queue est composée de dix rec- trices , assez raides, à barbes serrées, larges, et sont ou pointues ou arrondies à leur sommet. La queue affecte une forme rectiligne ou lé- gèrement arrondie, et parfois les deux rectrices moyennes s’allongent en rubans minces et trai- nans.

Tout a été sacrifié au vol : aussi l’aile est-elle solidement fixée au corps, et des muscles à ten- dons robustes sont en possession de la mouvoir. Les baguettes des rémiges, aplaties et recourbées , sont d’une rare solidité, et la première surtout

16 HISTOIRE NATURELLE

est la plus longue de toutes. Les neuf rémiges primaires qui suivent la première sont réguliè- rement étagées; elles se raccourcissent successi- vement jusqu'aux secondaires; celles-c1, au nombre de cinq, sont très courtes , tronquées à leur som- met, et toutes de même longueur, de manière qu’elles paraissent simplement destinées à rem- plir le vide que fait laile à l'épaule en s’é- ployant. Cette forme particulière de rame aé- rienne, est reconnue la plus parfaite pour un vol de longue haleine; et, si l’on ajoute à cela une queue large mue par un croupion vigoureux, on se rendra aisément compte de la force que manifeste un aussi petit corps que celui d’un co- libri. Toutes les couvertures soit alaires, soit caudales, sont très serrées, et toutes les plumes sont coupées en écailles arrondies, à barbules bi- barbulées et creusées en facettes. Les abdomi- nales sont abondamment fournies de duvet, et sont presque toujours blanches. Comme la langue des oiseaux-mouches, celle des colibris se com- pose de deux tubes accolés, jouissant d’une grande élasticité, que deux branches de l'os hyoide disposées en ressort peuvent détendre en lançant à une certaine distance les deux lames spatulées qui la terminent. Ces deux lames, bifur- cation marquée de l’extrémité de la langue, min- ces et aplaties, en s’accolant l’une à l’autre,

DES COLIBRIS. 17 saisissent l’insecte qui sucçait le fond d’une fleur, permettent au tube arrondi et contractile de la langue de l’entrer d’un seul coup dans l’æ- sophage. Ces lames ont leur bord externe plus épais, servant de support à un feston membra- neux, mince, diaphane, garni en dedans de pa- pilles nerveuses très développées, arrangées avec symétrie comme le sont les dents d’un peigne sur leur partie solide. (Consultez l'explication de la pl. XXV, consacrée aux détails anatomiques.)

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. 18 HISTOIRE NATURELLE

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LE RAMPHODON TACHETÉ.

(RAMPHODON MACULATUM. Less.)

Cet oiseau, découvert au Brésil par M. Dela- lande fils, a été pendant plusieurs années assez rare, mais de nombreuses dépouilles sont venues dans ces derniers temps le multiplier dans les collections des amateurs de Paris.

Le colibri que nous nommons Ramphodon a cinq pouces six lignes de longueur totale, et dans ces dimensions le bec entre pour seize li- gnes et la queue pour vingt. Les mandibules sont, la supérieure noire, l’inférieure blanche, et noirâtre à sa pointe seulement. Les tarses sont grèles, blanchätres ; les doigts seulement sont très minces, et les ongles assez longs, falcifor- mes. Les ailes, dont les rémiges sont larges, à tiges consistantes, sont presque aussi longues que la queue. Celle-ci est large, étoffée, com- posée de rectrices arrondies au sommet, et les externes sont moins longues que les moyennes , ce qui donne à l’ensemble de la queue une dis- position faiblement étagée.

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RAMPHODON TACHIEÈTIR, Mâle

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DES COLIBRIS. 19

Un vert-brunûtre teint le dessus de la tête; ce vert est à reflets rouge-cuivrés sur le dos; mais comme le bord des plumes est cerclé de brun, il en résulte une sorte de disposition écailleuse pour chacune d'elles, plus marquée sur le crou- pion, le bord est d’un roux vif. Un sour- cil assez large, roux-clair, surmonte l'œil; du brun-noir teint la région oculaire; les côtés des joues et le devant du cou sont recouverts de plumes allongées, d’un roux-marron doré fort éclatant, et sur lequel tranche , au milieu et entre les deux faisceaux, une ligne de petites plumes écailleuses, noires, qui naît sous la mandibule inférieure et descend sur le devant du cou. La poitrine, le haut du ventre et les flancs sont variés de flammèches blanchâtres et noirâtres, longitudinales et larges, qui se teignent de rous- sâtre sur les flancs et le bas-ventre. Les couver- tures inférieures de la queue sont larges, rousses, à flamme noire au centre.

Les épaules sont du même vert-cuivré qui teint le manteau. Les rémiges sont d’un brun pourpré, excepté les plumes secondaires qui sont marquées de blanc à leur extrémité. Les rectrices sont, en dessus, les quatre moyennes, d’un vert-cuivré bronzé fort éclatant, qui passe au pourpre-doré sur la base des plus externes, dont l'extrémité est d’un blond-roux vif et écla-

DE

20 HISTOIRE NATURELLE tant; le dessous est moins doré, mais présente les mêmes dispositions dans la coloration.

Cet oiseau habite les environs de Rio-Janeiro, au Brésil, principalementsur le mont Corco-V’ado.

Le Ramphodon tacheté a été décrit, pour la première fois, sous le nom de Trochilus nævius, par M. Dumont de Sainte-Croix (Dict. sc. nat., tom. x (1818), pag. 99 : plus tard par M. Vieil- lot (Encyclop. ornith., t. n1, p. 548, et Nouv. dict. d’hist. nat., tom. xxvirr, pag. 431); Tem- minck, pl. col. CXX, fig. 3; Drapiez, Dictionn. classique d’hist. nat. (1823), tom. 1v, p. 320. Il a aussi été figuré dans la planche IV du tom. 3, inédit des Oiseaux dorés de Vieillot. Sa diagnose est la suivante :

Bec noir et blanc; dos vert-cuivré ; gorge not- râtre ; côtés du coù jaune-buffle; ventre gris, ta- cheté de noir; queue verte pourprée et rousse en dessus, à rectrices notres sur leur surface supé- rieure et d'un roux franc en dessous *.

* Le sous-genre RamPnonon, Ramphodon, Lesson, pourrait être ainsi caractérisé :

Bec droit, allongé, prismatique ; mandibule supérieure légère- ment voütée, épaisse, élargie, à arète vive, terminée en pointe recourbée, aiguë, unciforme ; sillon nasal allongé et narines percées en scissure oblique, étroite, au dessous des plumes du capistrum ; mandibule inférieure élargie, sillonnée en dessous et terminée par une pointe aiguë, redressée ; bords de la mandibule supérieure re- couvrant ceux de l’inférieure, et des dents fortes et prononcées vers l'extrémité de chacune d'elles.

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COLIBRI TOP À ZE » Male adulte.

Publie par Arthus Bertrand.

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DES COLIBRIS. 21

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(Br: EL)

LE COLIBRI TOPAZE, MALE :.

(FROCHILUS PELLA. Linné.)

Le colibri Topaze, bien que la plus vulgaire des espèces de la tribu, est cependant une des plus riches par sa parure, une des plus éclatantes par la rare beauté de son plumage. Le feu du rubis, le pourpre du saphir, le jaune translucide et pur de l’opale; des teintes tranchées, des nuances douces et harmoniées , semblent se heur- ter, se fondre, se combiner pour composer, à cet oiseau, une livrée merveilleuse. « Le colibri « Topaze paraît être, indépendamment de sa « queue, le plus grand dans ce genre, dit Buf- « fon ; il en serait aussi le plus beau, si tous ces « oiseaux, brillans par leur beauté, n’en dispu- « taient le prix, et ne semblaient l'emporter tour

: Cette espèce aurait pour diagnose les phrases suivantes :

Mäle adulte (pl. II) : rouge de rubis et orangé; gorge topaze chatoyante et or; deux longs brins minces et acuminés.

Variété tapirée (pl. IL) : le corps couvert çà et de plumes blanches.

Jeune mâle ( pl. IV ): la gorge et le dessus du corps vert-éme- raude : les rectrices allongées manquant.

Femelle (pl. V): verte; gorge rouge; point de brins, De la Guiane,

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5a HISTOIRE NATURELLE

« à tour à mesure qu'on les admire. » Quel éclat ce colibri doit emprunter des lieux qu’il anime, qu’il vivifie par sa présence. Qu'on se figure en effet les rayons du soleil frappant sur ce corps pourpre, qu’un vol rapide emporte comme une flèche de feu au milieu des larges feuilles en pa- rasols des canna, dans les guirlandes rameuses des passiflores ou sur les aigrettes des eugenia et des poinciades! Il se plaît, dit-on, sur les rives des fleuves de la Guiane française, l’on voit un assez grand nombre pendant l'été; et là, les individus épars rasant la surface de l'eau, à la manière des hirondelles, poursui- vent les moucherons, qui forment leur pature, et vont se reposer sur les petites branches des arbres environnans ou sur les rameaux dessé- chés. Parfois ils aiment à se percher sur les tiges brisées par le vent et que charrient les ondes